Mardi au Vendredi : 10h00 à 19h00 Samedi : 11h00 à 19h00

L.G.R – Le voyage d’un regard, l’élégance d’un héritage

26 Juin 2025 | The House of Eyewear

Bonjour, je suis Sandrine

A votre service, avec notre équipe, nous vous conseillons toute l’année pour faire les meilleurs choix pour votre vue.

Parfois, une histoire commence par un regard. Un regard porté sur le passé, sur une terre lointaine, sur un objet oublié. En 2005, ce regard est celui de Luca Gnecchi Ruscone, jeune Italien élégant, passionné par le design et le voyage. Il ne se doute pas encore que ce qu’il va découvrir à Asmara, capitale de l’Érythrée, va bouleverser le cours de sa vie — et donner naissance à l’une des plus belles marques de lunettes artisanales italiennes : L.G.R.

Tout commence par un voyage intime : Luca décide d’accompagner son grand-père, Raffaello Bini, de retour en Afrique pour récupérer ce que le régime érythréen lui avait confisqué après la révolution des années 70. L’Érythrée est marquée par l’histoire, mais aussi par la mémoire familiale : entre 1930 et 1970, Raffaello y a vécu, aimé, construit. Il y avait fondé Ottica Bini, une boutique d’optique et de photographie, point de rencontre de la communauté italienne à Asmara.

Dans les recoins poussiéreux de cette boutique figée dans le temps, Luca fait une découverte inattendue : des montures de lunettes d’époque, stockées là depuis plus de 50 ans. Des formes élégantes, aux lignes classiques, fabriquées en Italie dans les années 40 et 50. Il ne voit pas seulement un objet vintage. Il voit une histoire. Un potentiel. Un luxe oublié.


La genèse d’un projet

À son retour en Italie, Luca montre ces montures à ses proches. L’accueil est immédiat : fascination, admiration, désir. Les lignes sont pures, le design intemporel, et surtout — elles racontent quelque chose. Luca comprend alors qu’il tient là bien plus qu’un souvenir de famille. Il tient la matière première d’un renouveau.

Très vite, il cherche à retrouver les artisans qui fabriquaient autrefois ces montures. Il les localise dans des ateliers du nord de l’Italie, où l’on travaille encore l’acétate de cellulose à la main, où chaque détail compte, où la tradition guide le geste. Il ne veut pas créer une marque à la mode. Il veut ressusciter un art de faire, une éthique de la fabrication, et surtout une esthétique du temps long.

Ainsi naît L.G.R, acronyme de ses initiales. Une maison fondée sur trois piliers : héritage, élégance et lumière.


Une fabrication d’exception

Chez L.G.R, chaque paire de lunettes est entièrement fabriquée à la main en Italie, dans trois petits ateliers familiaux. Il faut parfois plus de 40 étapes pour donner naissance à une monture : découpe, ponçage, polissage, ajustement des charnières, contrôle final… Aucun geste n’est laissé au hasard.

Les matériaux sont nobles : acétate de cellulose pur, verres minéraux de qualité optique, charnières rivetées à l’ancienne. Le choix du verre minéral — plus coûteux, plus fragile — témoigne de la volonté de la marque de privilégier la clarté visuelle absolue plutôt que la facilité.

Le résultat ? Des lunettes qui ne sont pas seulement belles, mais sensuelles. Elles se portent comme un bijou, se sentent comme une seconde peau. Elles racontent une histoire à chaque regard.


Du colonial au contemporain

Le style L.G.R est unique. Il marie l’héritage colonial italien – ses lignes épurées, ses formes géométriques, son esthétique inspirée des années 40 – à une sophistication contemporaine. Les montures sont audacieuses, mais jamais ostentatoires. Elles captent l’attention sans jamais la réclamer.

Des modèles comme Reunion, Keren, Asmara ou Comoros évoquent des territoires, des ports, des visages rencontrés au fil des voyages. Le nom de chaque paire est une invitation à l’évasion, un hommage à l’Afrique de l’Est et à l’imaginaire qu’elle inspire.

L.G.R, c’est une géographie émotionnelle : on y traverse Rome, Asmara, Tripoli, Paris, Tanger. C’est un monde à la fois ancien et ultra-moderne, discret et profondément raffiné.


Une trajectoire singulière

Le succès ne tarde pas. Dès ses débuts, L.G.R séduit les connaisseurs, les esthètes, les amoureux du détail. Les boutiques les plus exclusives d’Europe — à Milan, Paris, Londres — adoptent la marque. En 2008, L.G.R expose au Salon Silmo de Paris, puis attire l’attention de Vogue France, qui consacre un article à Luca et à sa démarche unique.

Les célébrités suivent. Mais pas parce qu’elles sont démarchées. Parce qu’elles sont séduites. Tom Cruise, Cristiano Ronaldo, Marion Cotillard, Gigi Hadid, Kate Hudson, le prince William, Charlotte Casiraghi, Beatrice Borromeo… Tous choisissent les modèles L.G.R pour leur élégance intemporelle. Loin des tendances, proches de l’âme.


La mémoire comme moteur

Derrière le succès de L.G.R, il y a une histoire d’homme. Celle de Raffaello Bini, grand-père exilé, entrepreneur visionnaire, amoureux d’une terre lointaine. En 1936, il arrive à Asmara comme photographe envoyé par l’Istituto Luce. Mais la ville le séduit. Il s’y installe. Ouvre une boutique. Se marie avec Nina. Fonde une famille.

Il devient un pilier de la communauté italienne. Son magasin, Ottica Bini, est un carrefour culturel. On y vend des pellicules Kodak, des appareils Leica, et les meilleures lunettes venues de la péninsule. La vie y est douce. Jusqu’en 1974.

La guerre éclate. Le régime érythréen confisque tout. Raffaello est expulsé avec une seule valise. Il retourne en Italie, le cœur brisé, mais la dignité intacte. Il n’aura jamais oublié Asmara.

En 2005, il y retourne, brièvement, avec son petit-fils. Il transmet sans le savoir bien plus qu’un héritage matériel : il transmet une mémoire, un regard sur le monde, une philosophie du beau.


Une marque fidèle à ses valeurs

Ce qui distingue L.G.R dans l’univers du luxe, c’est sa cohérence. Luca refuse la croissance à tout prix, les partenariats dénaturants, la production massive. Il privilégie les circuits courts, les collaborations sélectives, la transmission artisanale.

Il ne s’agit pas seulement de faire des lunettes, mais de défendre une vision : celle d’un luxe discret, éthique, profond. Dans un monde saturé de logos, L.G.R propose une alternative : l’élégance comme langage silencieux.

La marque travaille aussi à réduire son impact écologique : packaging recyclé, durabilité des montures, réparabilité des pièces. L.G.R croit à la longévité comme valeur cardinale.


Entre passé et avenir

Aujourd’hui, L.G.R continue son chemin sans tapage. Les collections s’enrichissent, mais restent fidèles à l’ADN originel. Luca explore de nouvelles matières, expérimente des teintes inédites, imagine des éditions limitées pour des maisons de couture ou des hôtels de luxe.

Mais l’esprit reste le même : la lumière d’Asmara dans chaque monture, la main de l’artisan dans chaque détail, l’œil de Luca dans chaque création.


En conclusion

L’histoire de L.G.R est celle d’une renaissance. Celle d’un regard jeté sur le passé pour mieux dessiner le futur. Celle d’un petit-fils qui, en retrouvant les lunettes de son grand-père, a redonné vie à un art oublié.

Dans chaque paire, il y a un peu d’Afrique et d’Italie, un peu de mémoire et de modernité, un peu de silence et de lumière. L.G.R, ce n’est pas seulement une marque. C’est une philosophie du regard.